Congrès Pet révolution : agitateur de révélations
Il y a une semaine, se tenait le congrès Pet Révolution, un évènement sur 2 jours organisé par Animal University et ses partenaires.
Il faut dire que je ne doutais pas de l’importance de ce congrès vu le nombre et la qualité des sujets proposés et par le renom des intervenants.
J’en connaissais déjà quelques-uns par leurs ouvrages notamment sur les chats ou par leurs actions en faveur de la cause animale.
Qui plus est, l’aventure se poursuit avec la découverte d’autres acteurs et de l’exploration de leurs champs d’action.
Inutile de préciser que j’attendais ce congrès avec une grande impatience ; il me tardait d’ouvrir mes horizons sur les questions animales dans notre société actuelle.
En effet, mes attentes ont été largement comblées, voire dépassées.
Avant et après : une transition
Pour autant, je ne soupçonnais pas encore l’exceptionnelle résonance de ce congrès dans mon esprit : gros impact sur ma vision et sur mes activités.
Ce type d’évènement accessible à tous, professionnels et particuliers, est formidable : lieu de rencontres et d’échanges entre sachants (les professionnels et les acteurs sur le terrain) et amateurs pratiquants tels que moi.
Effectivement, quelques jours après la fin du congrès, j’en constate ses bénéfices pratiques telles que la mises en perspective de certains sujets et la remise en question sur :
- ma vision de mes relations avec les animaux, et notamment ceux avec lesquels je cohabite,
- mes pratiques quotidiennes : suis-je dans le respect de l’animal, de ses besoins et de son intégrité ?
- le cœur de mon projet professionnel.
Phase d'évolution
Je crois que ce congrès marque pour moi une sacré différence, soit 2 époques bien distinctes.
Entre les 2, une phase d’évolution et de changement.
Clairement, il y a un avant et un après.
Avant, c’était avec :
- mes idées romantiques et compassionnelles sur les chats.
- mes projections erronées sur mes chats.
Après
- de nombreuses lectures,
- l’observation de mes erreurs,
- différentes consultations avec des professionnels variés,
- les conférences en ligne et le camp FélinXpérience d’Educhateur en Juin 2022,
- le congrès Pet Révolution de décembre 2022
Nouveau départ.
Développer l’empathie
Cela dit je reste une romantique dans l’âme !
C’est le trait de ma personnalité qui supporte mes convictions et mes valeurs.
Dorénavant, je souhaite davantage d’empathie que de compassion dans mes démarches.
Certes, la différence peut paraître subtil entre les 2 mots.
Cependant, si l’on s’attache à leurs définitions, on y voit un peu plus clair :
Compassion : sentiment qui porte à plaindre autrui et à partager ses souffrances ; attendrissement, pitié, mais également humanité, charité et sensibilité.
Empathie : capacité à s’identifier à autrui dans ce qu’il ressent.
Voilà l’un de mes objectifs : placer l’empathie au cœur de mes démarches.
Même si la compassion reste présente en moi, je la veux plus discrète et davantage en arrière-plan afin de ne pas parasiter mes actions sur le bien être des animaux.
Bilan : C’était comment ce congrès ?
Passionnant !
Tous les intervenants étaient captivants même sur des sujets assez complexes ou loin de mon quotidien.
Le week end est passé trop vite en si bonnes compagnies !
Sensible
Certaines interventions étaient fortes en émotions, et oui, je n’ai pu retenir mes larmes face au récit de maltraitance d’animaux sauvés ou ayant succombé à leurs bourreaux.
Mais je ne m’interdis pas de ressentir la peine et la rage devant cette injustice, comme devant toute forme d’injustice.
Je revendique l'expression "seconde vie", synonyme d'espoir quand la première partie a été marquée par les souffrances.
Pluridisciplinaire
Le monde est vaste, les sciences sont multiples.
Et complémentaires.
Ce fut la démonstration de ces croisements pertinents entre sciences et disciplines / et acteurs / professions : dans le désordre, quelques exemples :
- la philosophie
- l’Histoire
- L’éthique
- La médecine vétérinaire
- Les pouvoirs publics
- Les associations
- Les médias,
- La bio-diversité
- l’éthologie
- Le comportementalisme animal / Les études du comportement animal
Vous comprendrez que tous ces champs d’intervention sont riches et puissants lorsqu’ils s’associent.
J’ai d’ailleurs retenu le concept de Promotea qui invite professionnels, chercheurs et particuliers à partager leurs réflexions au sein de groupes de travail.
Quelles pistes d’amélioration ?
Selon ma sensibilité, j’ai identifié 4 niveaux d’axes d’amélioration.
1/ Niveau individuel :
Tout d'abord, modifier nos comportements vis-à-vis des animaux.
Il est nécessaire d’apprendre à se mettre davantage à leur place, en évitant par exemple de projeter notre vision d’humain sur l’animal.
Malgré nos bonnes intentions et notre volonté de bien faire, nous agissons parfois au détriment de leurs besoins ou de leur bien être.
Il est capital d’y remédier :
- pour une meilleure cohabitation,
- pour ne plus recourir aux euthanasies de convenance,
- pour éviter les abandons quand certains sont dépassés par les comportements inattendus de leurs animaux ou tout simplement par la déception de ce qu’est vraiment un animal versus ce qu’on aurait aimé qu’il soit.
2/ Niveau collectif
- Faciliter la place de l’animal en ville : missions municipales dédiées
- Aménager et enrichir les espaces de vie partagés avec des animaux
- Soutenir les actions des associations sur le terrain.
3/ Niveau collaboratif
- Favoriser les échanges pluridisciplinaires entre les différents acteurs du secteur animalier.
- Intégrer davantage les associations animalières aux projets politiques en faveur de la cause animale ainsi que leurs remontées d’informations terrain.
4/ Niveau médiatique
- Sensibiliser les diffuseurs à proposer plus de programmes pédagogiques sur la cohabitation avec un animal domestique.
- Offrir plus d’émissions sur la relation avec ses animaux : santé, éducation, comportements, jeux éducatifs, services aux animaux.
En effet, beaucoup de programmes sur les grilles TV aujourd’hui sont de l’ordre mignon feel good.
Ça plait, c’est normal. On craque devant les mines mimi de chiots et de chatons et on se projette facilement avec eux dans nos vies de tous les jours.
Pour toujours ?
Il se peut qu'aux yeux de certains l'effet "mignon" se dissipe au fil des mois, des contraintes, du budget...
Car acquérir un animal “mignon” suppose d’être bien informé et avisé sur “comment bien vivre” avec lui plus grand, plus gros, plus costaud, plus vieux.
Ce congrès a agi sur moi comme un agitateur de révélations.
Est-ce à cela que l'on reconnaît les signes d’une révolution ?
Jusqu’à présent, j’agissais et réagissais sous le coup des émotions.
Celles-ci sont nécessaires et moteurs parfois, mais parfois, elles troublent notre vision des choses et nous incitent à réagir de façon inappropriée.
Loin de moi l’idée de ” museler” les émotions ; cela dit prendre du recul et “connaître” pour agir en faveur de la cause que l’on sert est une excellente démarche.
Enfin, la place de l’animal dans nos sociétés, dans nos vies et dans nos logements nous fait réfléchir à nos responsabilités vis à vis des animaux.
Quelques liens utiles
Animal University : organisme de formation dédié au secteur animalier
Agir pour la Vie Animale - AVA : association ferme-refuge pour animaux sauvés de l’euthanasie ou de l’abattage quand ils sont réformés de l’élevage.
Action Protection Animale : Organisation de défense et de protection des animaux (intervention et sauvetage)
Association Gamelles Pleines : aide aux personnes sans abri avec animaux.
Prométéa : laboratoire ouvert de recherche post-disciplinaire sur les pratiques de la médecine vétérinaire et des soins aux animaux
Educhateur : services professionnels en accompagnement du chat.