Les chats libres de mon quartier

Les chats du voisinage 

Il y a une petite dizaine de chats "libres" dans mon petit quartier, près du centre ville.

Libres, car ils vont et viennent dans les rues piétonnes, se promènent dans les jardins, se reposent sur les rebords de fenêtres ou sur les pas de portes. Ils n'appartiennent à personne, mais sont là pour tout le monde !

Chacun à son histoire, mais selon son ancienneté dans le quartier, certains sont devenus des légendes !

Quelques personnes se relaient tous les jours pour leur déposer de la nourriture à différents endroits du quartier, à l'abri des regards et des chiens qui font leur promenade, certains bien émoustillés à la vue d'un chat. C'est normal, question de nature animale. Le chat est une proie pour le chien.  Mais certains maîtres aiment bien exciter leur chien quand un chat est dans les parages. Et puis d'autres chiens sont vraiment cool, comme le chien de Mr Gaspard, Tamy, qui adore croiser le chat blanc qu'on a surnommé Bianca : tous les deux se font des saluts de museaux tout gentils. 

Ainsi, les chats du quartier sont bien nourris : parfois, bien repus, ils ne terminent pas leurs gamelles et font leur toilette interminable sur le muret d'un jardin, au soleil, ou à l'abri dans un garage qu'un voisin laisse ouvert quand la météo est pluvieuse.

Une belle vie de chat ? 

Vu comme cela, on se dit pourquoi pas !

Aucune contrainte, nourriture fournie, entourage sympa, caresses généreuses, abris multiples... Ils sont accueillis comme faisant partie du voisinage.

Peut-être même sont ils chez eux avant que nous soyons chez nous ?

Parfois, on entend quelques feulements : des coups de pattes s'échangent, on crache un peu quand un congénère s'approche un peu trop près, brisant ainsi la limite de la distance autorisée !

On pense qu'ils se chamaillent parfois, se disputant les faveurs d'une place... C'est leur manière de communiquer qui échappe à toute interprétation humaine. 

On s'occupe de nos chats de quartier

Entre voisins, on s'échange des nouvelles sur les chats "libres" :

• Vous avez vu le p'tit gris hier soir ? 
• La belle Rosy dort dans le panier que j'ai récupéré dans mon grenier et que j'ai installé dans mon jardin.
• Non, le duo des chats noirs n'est pas passé hier soir. En vadrouille sûrement.

Quand il y en a un qui se gratte plus souvent, on lui administre un anti parasite. On les vermifuge aussi 2 fois par an. Supervisées par un vétérinaire, nos actions contribuent à maintenir en bonne santé les chats qui vivent dehors . 

Pour tout dire, on s'est même cotisé pour faire castrer et stériliser 3 d'entre eux. 

Un exemple : l'une des chattes, Perla, très jeune, avait déjà eu deux portées. Affamée, seule, toujours sur le qui vive, elle n'avait plus la force d'allaiter ses petits. Nous les avons tous faits adopter par des familles soucieuses de leur bien-être. Mais pour Perla, qui refuse d'entrer dans une maison, il valait mieux qu'elle soit stérilisée pour vivre sa liberté dans de meilleures conditions.

Qu'ont ils vécu avant ?

On pense, satisfaits, que ces chats grâce à nous, ont une vie de rois et de reines. Mais que savons nous de au juste ? Cette belle vie ne serait peut être que 'une seconde chance après une première partie douloureuse ou difficile. 

Peut être certains ont été abandonnés comme  ces quelques 16 000 animaux, cette année en 2022, dont plus de 11 000 chats ! Ce n'est pas humain de laisser son chat ou son chien sur le bord de la route pour partir en vacances et faire le touristes même après 2 ans de crise sanitaire. 

Comment profite-t-on de ses vacances quand on commet un acte de lâcheté pareil ? Dans quel état d'esprit on boit son cocktail coloré quand on a laissé sur le bas côté de la route un être sans défense et déboussolé ? Quelle conscience ont certaines personnes dites responsables de leurs actes ? 

Il faut savoir que l'abandon d'animaux est un délit, puni par la loi : 45000 € et 3 ans de prison ferme. 

Mais même pas peur les touristes ! Bon sang ! même avec la moitié de cette somme, on pourrait assurer la protection de l'animal abandonné. 

Le choix des chats 

Et puis il y des chats qui ont préféré la rue plutôt qu'un foyer.  C'est le cas de Charlie, un gros chat tout gris. 

C'est Marie ma voisine qui m'a raconté l'histoire de Charlie.

Alors qu'elle lui donnait à manger hier soir, comme d'habitude sur le rebord de sa fenêtre, un monsieur à vélo s'est exclamé : mais c'est mon chat ! 

Comment ça ? lui demande Marie, en fronçant les sourcils devant cet inconnu. 

"Oui, c'est Momo ! J'habite à 3 rues d'ici vers le collège. 

Momo c'est le petit de ma chatte Lola qui a eu une portée de 4 chatons il y a 4 ans. Un est mort à la naissance, les 3 autres je les ai gardés.

Mais entre Momo et Gigi, l'une de ses soeurs, ça ne s'est jamais bien passé à l'âge adulte. Pas mal de bagarre entre eux, pas pour rigoler, hein !

Momo est sorti un jour et n'a plus voulu rentrer dans le maison. Je me demandais où il était !

Parfois, il s'approche de la maison par le jardin : il se laisse caresser, je lui donne à manger. Je lui ai même aménagé un petit endroit pour s'abriter en cas de mauvais temps.

Mais il refuse de rentrer dans la maison.

Je suis soulagé de voir qu'il vient ici dans votre quartier, et qu'on lui donne à manger.

Sacré Momo ! "

Momo-Charlie a choisi la liberté plutôt que le conflit.

Le monsieur était visiblement content de savoir son chat tranquille dans notre quartier. Il est revenu ce matin comme il l'avait promis avec quelques provisions de nourriture pour son chat. Il a dit qu'il passerait chaque mois. 

Et puis, nous continuons tour à tour de prendre soin des chats libres de notre secteur !

C'est pas le ghetto des chats ici, mais c'est un lieu où ils se sentent bien.

Et nous aussi !